TEST – Pathfinder : Wrath of the Righteous trouve son chemin jusqu’à nos consoles

Philippe Lauzon
Philippe Lauzon
lecture de 18 minutes

Après une campagne de sociofinancement réussie et un succès retentissant pour son premier titre, voilà que Pathfinder est de retour pour une deuxième fois

Depuis 2009 maintenant que le système de jeux de rôle Pathfinder est devenu une alternative incontournable pour les fervents du célèbre jeu de rôles Donjons et Dragons. Évidemment, le jeu sur papier s’est prêté à de nombreuses itérations, notamment en films et en romans, mais de ces dérivés, le jeu vidéo est probablement celui qui a su tirer son épingle du jeu! Les ports pour ce type de jeux sont nombreux et, dans la lignée de Neverwinter’s Night et Baldur’s Gate, Pathfinder fraye son chemin avec assurance!

C’est un deuxième jeu pour Owlcat Games, après le succès retentissant de Pathfinder : Kingmaker, son successeur Wrath of the Righteous a été financé en bonne partie sur Kickstarter par des joueurs avides d’une nouvelle aventure.

L’univers de donjons et dragons ne m’est pas inconnu. J’ai bien eu plusieurs rencontres avec des gobelins, des orques et hydres à plusieurs têtes autour d’une table avec des amis. J’ai même encore une partie dont je suis le maître de jeu! J’ai aussi, bien entendu, joué aux premiers jeux de la lignée sur PC, ceux que je mentionne plus haut. Par contre, je ne m’étais jamais vraiment commis sur un CRPG porté sur console et c’est aussi mes premiers pas dans le système Pathfinder. Évidemment, les similarités sont plus nombreuses que les différences et je ne suis pas dépaysé outre mesure.

Synopsis

Dès les premières minutes, on comprend que l’aventure sera épique. Le seigneur Deskari et sa horde de démons ressurgissent pour attaquer à nouveau les villes! Rapidement, votre personnage devient une pièce maîtresse de l’échiquier du conflit global qui oppose les démons aux croisés. Vous serez vite amené à effectuer des missions dans la ville pour endiguer l’envahisseur et même commander des troupes sur plusieurs fronts. Pathfinder joue grand et nous fait ressentir toutes les implications d’une guerre.

Gameplay

Le principe du CRPG est bien présent. Je vais décortiquer certains éléments qui font sortir Pathfinder: Wrath of the Righteous du lot, ou des éléments similaires mais dont on ne se passerait pas dans un bon CRPG!

D’abord, vous pourrez personnaliser votre personnage comme dans Donjons et Dragons : sa race, sa classe, ses statistiques principales comme la force, la dextérité, la constitution, etc., les compétences dans lesquelles il excelle, allant de connaissances des religions à l’athlétisme, par exemple. Le jeu comporte plus d’une vingtaine de classes avec chacune des habiletés différentes. Vous pourrez aussi choisir de vous multi-classer, c’est-à-dire de monter par exemple trois niveaux de guerrier pour ensuite décider de prendre un niveau en mage pour pouvoir jeter des sorts. Il existe aussi plusieurs races dans le monde Pathfinder avec leurs compétences propres. Si vous ne voulez pas passer deux heures à créer votre chef d’œuvre de personnage, vous pouvez choisir un personnage prédéfini. Le jeu en offre plusieurs, heureusement!

Le seul petit hic de la personnalisation, c’est le portrait du personnage. Le choix est quand même limité à quelques classes par race et il est fort possible que si vous créez un personnage de toute pièce, aucun des portraits ne rendent justice à la création! On n’a pas ce “problème” sur PC puisqu’on peut importer des images.

Dès qu’on entre dans le jeu, on se retrouve rapidement avec des compagnons plus colorés les uns que les autres. Vous pourrez, au cours de votre quête, en recruter plusieurs autres. Vous serez donc bientôt accompagnés de cinq compagnons et traverserez plusieurs environnements assez bien détaillés sans être nécessairement d’une qualité exceptionnelle pour ce type de jeu où les détails sont souvent très présents dans les environnements. La trame narrative du jeu elle, en revanche, est sensationnelle. Chaque personnage semble important, bien ancré dans le monde et les quêtes que l’on reçoit qui sont notées dans le Journal sont intrinsèquement reliées à l’histoire. Il n’y a pas de ligne directrice claire pour l’histoire principale mais, bien souvent, plusieurs objectifs à atteindre pour poursuivre ce qui démontre une fois de plus la grandeur du conflit en cours. On se retrouve rapidement à se promener d’un point d’intérêt à un autre sur la carte mais tout est fluide et entrecoupé d’évènements sur la route entre deux points qui débouchent, parfois, sur une nouvelle quête, un nouveau personnage etc. On ne sent jamais le fardeau d’accomplir quoi que ce soit mais plutôt toujours le goût de continuer!

Qui plus est, la richesse des personnalités de vos compagnons est hallucinante. Avec des traits complètement différents, ils apportent leur grain de sel aux conversations avec toutes leurs qualités et leurs défauts! Vous en apprendrez davantage sur chacun d’eux lors de la campagne en les aidant dans leurs quêtes personnelles qui sont, encore une fois, assez bien ficelées.

Les combats sont intéressants, même s’ils se ressemblent un peu dans l’ensemble. Les différences notoires seront les combats de boss ou une stratégie sera de mise. Les effets visuels des sorts ajoutent un peu de couleur aux champs de bataille plus glauques qui servent la trame narrative mais ils ne me jettent pas par terre non plus. La physique est parfois un peu étrange et une flèche critique peut faire voler un ennemi qui meurt dans les airs sur plusieurs mètres. Puisqu’ils existent une panoplie d’habiletés, d’armes, de sorts et de potions à votre disposition lors des confrontations, il est toujours possible de changer de stratégie et d’essayer de nouvelles tactiques lorsque les combats deviennent répétitifs.

Combat en temps réel ou tour par tour?

La question se pose et le jeu vous offre les deux options. Alors qu’on se promène tranquillement dans un dédale de salles, voilà qu’on dérange un cultiste en soif de sang! Le jeu se met automatiquement sur pause lorsqu’un ennemi nous aperçoit. Ceux qui ont joué à Baldur’s Gate et autres savent que de donner ses ordres de bataille lorsque le jeu est sur pause est beaucoup plus efficace qu’en pleine mêlée! Ça, c’est pour le combat en temps réel. Lorsqu’on quitte le mode pause, les personnages effectuent les actions que vous leur avez donné, sinon ils attaqueront avec leur arme tout simplement. Vous pouvez mettre le jeu sur pause autant de fois que vous voulez pour changer votre stratégie, lancer un sort, utiliser une compétence, une potion ou peu importe! Le jeu prend en considération l’initiative de vos personnages pour l’ordre dans lequel les actions sont posées. Ça, c’est en “temps réel”. Je le mets entre guillemets parce que, sur pause, on n’est pas en temps réel. Bref, vous comprenez! Quoique vous pouvez ordonner vos actions sans mettre pause et là, c’est temps réel, sans guillemets.

L’autre mode, c’est du tour par tour et c’est aussi l’initiative qui régit l’ordre d’actions. Par contre, là, on doit faire les actions de personnages un à la fois et les ennemis attaqueront, eux aussi, selon leur initiative. Personnellement, tant qu’à mettre le jeu sur pause aux deux secondes, je préfère le mode tour par tour sur console puisque l’on jouit d’une moins grande fluidité.

Vos décisions impactent directement votre campagne

Votre personnage est clairement une pièce maîtresse de la guerre qui fait rage opposant les démons aux croisés, vous l’apprenez bien assez tôt dans l’aventure. Je n’en dirai pas plus. Cependant, je me dois de vous parler des choix que vous aurez à faire. Ces choix qui seront déterminants pour le futur de votre personnage et qui impactera votre campagne. Dans Pathfinder, vous n’êtes pas bon ou méchant. Bien sûr, le but ultime est de contrecarrer les plans du Seigneur Deskari et les chemins pour y parvenir sont multiples. Vous aurez, au cours de l’aventure, à faire des choix de voies. Ces choix affectent le déroulement de votre campagne : les lieux que vous visiterez, les compagnons que vous pourrez recruter et la façon dont vous abordez la guerre. Je n’en dirai pas plus mais il y a des surprises et des chemins assez intéressants à choisir!

Des personnages pour joindre votre campagne, il n’en manque pas! En tout et partout, le jeu offre plus de 20 compagnons différents. Vous ne pourrez pas les recruter tous en une campagne, puisque certains demandent que vous ayez choisi différentes voies.

Des décisions, vous en aurez partout et pas seulement lors des dialogues. J’ai croisé dans Pathfinder plusieurs puzzles. Touché dans l’ordre une série de quatre pierres précieuses de différentes couleurs sur un mur, par exemple, sans indication réelle. J’ai dû parcourir le donjon et observer partout avant de trouver l’information qui me permettait de résoudre le puzzle et d’avoir accès à une chambre secrète remplie de bon loots. C’est plutôt satisfaisant! Et ce qui est bien, là-dedans, c’est que vous avez le choix de vous y attarder ou pas, le jeu ne vous en tient pas rigueur.

Une mention particulière à un élément qui arrive plus tard dans le jeu mais qui démontre pleinement l’ampleur de la guerre épique qui se déroule dans le jeu. Vous serez amenés à gérer, déployer des troupes sur le champ de bataille et prendre des décisions stratégiques militaires pour faire tourner le vent de la guerre en faveur des croisés. Un élément plus ou moins nouveau dans un jeu vidéo mais qui nous plonge encore plus dans l’ambiance d’un conflit à grande échelle.

Pathfinder et la PS5

Évidemment, on ne peut pas passer à côté d’une section sur le port du jeu. Un CRPG sur console ou “quand tu découvres de nouveaux boutons sur ta manette”. La difficulté d’amener un jeu conçu pour l’ordinateur vers la console, c’est le transfert de support. On passe du clavier/souris à la manette. La difficulté supplémentaire c’est qu’un CRPG, c’est des menus, beaucoup de menus dans lesquels on retrouve des barres d’actions, des buffs, des débuffs, de la gestion d’inventaire, de journal de quête, d’encyclopédie, d’habiletés, de personnages etc. Pathfinder ne fait pas exception. C’est beaucoup de choses et je dois dire que dans les premières heures, j’avais une bête entre les mains et je devais la dompter. Oui, j’ai utilisé des parchemins de sorts sans le vouloir, bu quelques potions pour rien en lâchant un petit juron bien senti! Lorsqu’on parvient à maîtriser la bestiole, on est content. Le jeu nous aide en quelque sorte à la tâche en proposant un seul sac d’inventaire pour tous les personnages. C’est un casse-tête de moins et j’étais bien heureux de ne pas gérer la répartition des items que l’on glane ici et là. Et, croyez-moi, du loot, il y en a!

J’ai trouvé la carte un peu petite et aucune façon de zoomer. Pour une console ou on est assis normalement un peu plus loin que devant un écran d’ordinateur, j’ai trouvé quelques lectures plus ardues au début mais on s’y fait avec le temps.

Sinon, j’ai rencontré quelques bugs de performance, notamment un problème de rafraichissement qui m’a suivi tout au long de mes séances. Une demie seconde de lag ici et là, rien de bien grave dans ce genre de jeu mais tout de même fatiguant à la longue. Un autre problème que j’ai eu c’est la superposition de textes. Les ennemis nous parlent parfois avant d’attaquer sans qu’une boîte de dialogue apparaisse au centre de l’écran. Le dialogue est écrit en tout petit, juste au-dessus d’eux. Le texte était caché par un texte d’une autre couleur me demandant si je voulais ouvrir une porte et il m’a suivi pendant toute ma session. Cependant, je n’ai rien manqué de majeur puisque ce sont des textes sans réel impact sur le jeu, pour l’immersion.

J’ai parlé plus tôt de l’effet des sorts qui est plutôt bien réussi mais ce n’est pas le cas de tout. Bien que les environnements soient bien détaillés, comparé aux autres jeux du genre, il ne se démarque pas particulièrement. Même chose pour le graphisme des personnages qui est bien sans être extraordinaire.

Je suis fervent de ce genre de jeu sur PC mais je dois dire que malgré les quelques bugs et la prise en main plus difficile, le port vers console est une réussite pour Pathfinder: Wrath of the Righteous.

Pour conclure

C’est une trame narrative des plus captivantes qui font passer les heures comme des secondes! Jouer à ce type de jeu exige souvent de signer un contrat avec le diable. On ne peut pas vraiment le prendre à la légère, il faut s’y commettre et plonger à fond pour vivre pleinement l’expérience pleinement. Cela dit, vous comprendrez que ce n’est pas pour tout le monde! Vous aurez beaucoup de lectures, quoique certains passages sont narrés et vraiment bien, la plupart des dialogues ne sont qu’écrits. Vous serez confronté à autant d’ennemis à pourfendre qu’à des dilemmes moraux déchirants.

Pour avoir joué à d’autres CRPG sur PC, je dois dire que jouer sur une console est beaucoup plus difficile. On s’y habitue à la longue mais ce n’est jamais vraiment fluide. Tout au long de mes parties j’ai vécu un problème de rafraichissement plus ou moins dérangeant.

Est-ce que la trame musicale rend justice à l’épopée que vous menez? Je pencherais plus vers un non qu’un oui. La piste principale du jeu, au menu d’ouverture, me donnait espoir d’une trame digne d’Elder Scroll. En jeu, cependant, c’est un peu moins présent. Puisque les animations se passent en jeu la plupart du temps, c’est un peu moins poignant. Par contre, au niveau des effets sonores, c’est très réussi! Les sorts et les coups ont tous beaucoup d’impacts.

Un énorme “MERCI” à Owlcat Games pour la copie du jeu!

Nom du jeuGotham Knights
Date de sortie28 septembre 2022
DéveloppeurOwlcat Games
SériePathfinder
ÉditeurWarner Brothers Interactive Entertainment
Plates-formesPC, PlayStation 4, XBox One
GenreJeu RPG, CRPG, Jeu de stratégie
Mode de jeuSolo et multijoueur
LangueMultilingue (français inclus)

Pathfinder Kingmaker Wrath of the Righteous

49.99$
8.8

Graphismes

8.5/10

Trame Sonore

8.0/10

Jouabilité

7.5/10

Scénario

10.0/10

Durée de vie

10.0/10

Pour

  • Trame narrative captivante
  • Compagnons vivants avec des personnalités fortes

Contre

  • Contrôle à la manette plutôt ardu
  • Quelques bugs
  • Pas de narration en français
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